Interview Loris Baz : ''C'est un circuit que je n'aime pas spécialement, mais qui me réussit bien.''
Pour seulement sa troisième course en mondial Superbike, Loris a amené sa Kawasaki ZX-10R officielle en huitième position, à seulement deux dixièmes de son coéquipier Tom Sykes. Retour sur un week-end exaltant.
A Misano, dès le vendredi tu fais le 7e chrono à 0.4 du meilleur temps de Checa. Ça a été une surprise pour toi ?
"Ce fut un peu une surprise car si, avant d'arriver à Misano je savais que je connaissais le circuit et que c'était ma troisième course en mondial Superbike, d'autre part ça pouvait aussi être difficile car la Superstock et la SBK ce n'est pas le même pilotage. En fait, ce fut plus facile que je ne le pensais. Cet hiver, c'est un des circuits où j'étais allé le plus vite avec la Stock en roulant dans les temps du record, dans les chronos qui ont été faits de week-end.
"C'est un circuit que je n'aime pas spécialement, mais qui me réussit bien. Donc c'était une surprise d'être aussi proche, septième à quatre dixièmes étant un gros pas en avant par rapport au team qui pensait que j'étais "pendu". On avait convenu qu'il ne fallait pas faire d'erreur et progresser petit à petit, mais je n'étais pas pendu. Adrien (Morillas) est venu me voir rouler et il a trouvé que j'étais propre. Donc c'était bien.
As-tu aimé ta première Superpole ?
"Ça m'a plu, mais je suis un peu déçu qu'il ait plu juste avant la Superpole. Elle a été déclaré "wet", donc il y a eu deux séances de vingt minutes au lieu des trois normales de la vraie Superpole. Malgré cela, je l'ai bien gérée. Je suis rentré je pense peut-être un tour trop tard pour mettre mon premier pneu qualif et je n'ai pas pu passer le deuxième. En plus un pilote m'a gêné pendant la totalité de mon premier tour, et le pneu avait beaucoup moins de grip pendant le deuxième tour que j'ai effectué tout seul. J'ai terminé en 11e position, mais sans être gêné j'aurais pu rentrer dans les 8, j'en suis convaincu. Mais ce n'est pas trop grave, il y a quand même une nette progression depuis les Etats-Unis. J'ai été déçu de mon tour et d'avoir été gêné, mais j'étais quand même très content de ma position finale.
Tu as été douzième au début de la première manche, puis ensuite tu as eu les problèmes de transmission ?
"J'ai loupé mon départ, moi qui normalement prend des bons départs je n'arrive toujours pas à comprendre comment bien partir avec cette machine. On va travailler un peu là-dessus. Mais je m'en suis bien sorti dans les premiers virages. J'étais en douzième position, avec Sylvain Guintoli, Leon Camier et Michel Fabrizio. Je pense que j'aurais pu terminer autour de la dix ou onzième place. J'avais un bon rythme mais après 6 ou 7 tours le shifter a arrêté de bien fonctionner. Rouler sans shifter est possible, mais sur une Superbike il gère énormément de choses, comme le frein moteur au rétrogradage, et donc ça dérègle un peu tout dès que ça ne marche plus. Ça me faisait perdre dangereusement l'avant dans les cassures rapides quand je rétrogradais. J'ai essayé de rester en piste un moment tant que j'étais avec le groupe, mais quand j'ai commencé à perdre des places et à être à la limite de la chute un peu partout, j'ai préféré rentrer au box pour ne pas tomber inutilement. J'étais un peu déçu car j'aurais pu faire une bonne dixième ou onzième place, mais j'étais content du rythme.
En deuxième manche c'était bien parce qu'on t'a toujours vu à la télé, du départ jusqu'à l'arrivée. Terminer 8e à 2 dixièmes de ton coéquipier Tom Sykes, c'était super.
"J'étais vraiment content, ça se passait super bien sur la moto. J'ai fait deux ou trois petites erreurs qui m'ont fait perdre un peu de temps au début de la course, mais le rythme était encore une fois excellent. J'ai été vraiment étonné quand je suis revenu sur le groupe de voir qu'il y avait Eugene Laverty dedans, au loin. Mais je ne voyais pas qu'il y avait Tom Sykes. Quand j'ai découvert qu'il en faisait partie, ça m'a surpris sur le coup. Après j'ai attaqué Laverty et j'ai failli chuter avec lui quand il est tombé. J'ai eu un peu de chance qu'il ne m'embarque pas. J'ai fait la fin de la course derrière Tom, et comme il joue le championnat je ne pouvais pas me permettre de faire d'erreur. J'ai voulu essayer de le doubler en prenant zéro risque, mais je n'ai pas réussi à le doubler dans une ligne droite et je n'ai pas voulu prendre de risque sur un freinage. J'étais vraiment content de cette huitième place qui prouve qu'on a fait un gros pas en avant. On va essayer de progresser encore lors de la prochaine course.
Une dernière petite question, qui n'a pas un rapport direct avec ça : pourquoi as-tu choisi le numéro 76 ?
"En fait, je n'ai pas choisi le numéro 76. Le 65 n'était pas disponible. Moi j'ai toujours bien aimé le numéro 7, mais il n'était pas disponible non plus. On a pensé au 67 avec le team. Il n'a pas été possible de l'avoir pour des raisons que j'ignore, donc je me suis retrouvé avec le 76. C'est un peu un hasard."