Interview Fabien Foret : ''J'ai privilégié le relationnel''Englué cet hiver dans le maelstrom qui a rudoyé le championnat du monde Supersport, Fabien a trouvé refuge auprès d'Intermoto Step, la structure de Gérard Josek et Josef Kubíček qui fera rouler cette année des Kawasaki.
Fabien, comment se présente 2012 ? "2012 se présente un peu étrangement car je pars vers de nouveaux horizons avec un team qui a fait ses preuves ces dernières années, qui a manqué un peu de régularité par le fait d'avoir de jeunes pilotes qui manquaient peut-être d'expérience, donc je pense que c'est un team de qualité, mais malgré tout il va changer de marque pour passer chez les Verts.
C'est une équipe que je ne connais pas trop à part Gérard (Josek), elle est très motivée et passionnée. J'essaie donc de prendre ça sans trop de pression, pour me faire plaisir, passer de bons moments avec ce team et faire de bonnes courses.
C'est un peu l'inconnu pour savoir comment ça va se passer, mais je suis plutôt optimiste, il n'y a pas de stress. La situation est un peu compliquée partout, par exemple Ten Kate n'est pas sûr aujourd'hui de repartir en Supersport, loin s'en faut. J'ai privilégié la direction de mon nouveau team surtout pour une question de relationnel.
Je suppose que cet hiver au niveau des négociations ça n'a pas dû être facile, avec le retrait de Yamaha et l'éventuel forfait de Ten Kate. Ça laisse quand même peu de bonnes motos disponibles pour beaucoup de pilotes ? "Tout à fait, c'est pour cela que les négociations n'ont pas été difficiles parce qu'il n'y en a pas eu ! J'ai eu deux options que j'ai beaucoup considérées, à savoir faire de l'endurance et ça m'aurait tenu à cœur avec Dominique Méliand et le SERT Suzuki car c'est une équipe que je trouve très professionnelle et que j'apprécie.
Ça a mis du temps à se mettre en place et il y a eu cette opportunité en Supersport, qui est ce que j'ai fait ces dernières années et que j'aime par-dessus tout. J'ai finalement décidé de repartir une année en Supersport, et pour le reste on verra. L'endurance, si je veux en faire, j'ai encore un peu de temps pour ça. C'est une catégorie qui n'est pas aussi simple que ça en a l'air et qu'il faut prendre très au sérieux.
Cette année, la majorité des pilotes de devant va rouler en Kawasaki. Qu'en penses-tu ? "Il y a un gros lot qui s'appelle Sam Lowes et qui va faire sa deuxième saison. Il a démontré qu'il était rapide. Concernant Ten Kate, je ne suis pas sûr qu'au dernier moment il n'engage pas une moto ou deux. Il n'y aura donc pas forcément que des Kawa devant, même si Sofuoglu en l'occurrence fait partie de ces gros morceaux.
Il y a aussi tous les jeunes qui arrivent, qui n'ont pas encore montré tout leur potentiel mais qui peuvent être des prétendants aux avant-postes. Franchement, je suis en Australie, j'essaie de me préparer physiquement et de ne pas trop me prendre la tête pour cette saison. On se met en place très tardivement, on n'aura pour ainsi dire pas d'essais, ou alors juste avant la course de Phillip Island, donc j'essaie de prendre ça sans me mettre de pression, ni me fixer d'objectifs précis, même si bien entendu j'aurai à cœur quand je serai sur la moto de m'exprimer à 100% comme toujours.
Tu es actuellement en Australie. Y restes-tu jusqu'à la séance d'essai qui précèdera la première course à la fin de ce mois de janvier ? "Oui, car c'est plus facile pour me préparer physiquement. De toutes façons, les motos ne sont pas prêtes, donc je rentrerai en Europe début mars."
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Paul Dening espère que Crescent se battra pour le titre en SBKAlstare poussé hors du Superbike par le ‘retrait’ de Suzuki, c’est Crescent, l’équipe de Paul Denning, qui portera dorénavant les motos du constructeur japonais au plus haut niveau du championnat des motos de série.
En tant que rookie à ce niveau de la compétition et après un test difficile à Portimao, plusieurs interrogations demeurent sur la capacité de ce team à amener ces motos sur les devants de la scène.
Avec Leon Camier et John Hopkins, les anglais se sont assurés un line-up avec du potentiel. Il reste maintenant à savoir s’il sera suffisant pour concurrencer des pointures comme Checa, Biaggi, Melandri, Haslam, Laverty, Fabrizio…Paul Denning semble en être convaincu.
« La série s’annonce très intéressante en 2012 et même avec le retrait de Yamaha, le niveau de représentation des fabricants est très positif – Suzuki, Honda, Kawasaki, Ducati, BMW et Aprilia ont toutes des équipes fortes, que ce soit les teams “usines” ou privés, ils ont tous des pilotes très rapides. La combinaison des pneus Pirelli et des Superbikes est une spécification qui donne un package permettant d’accéder rapidement aux limites des performances par rapport à la MotoGP, et donc plus de pilotes peuvent se battre pour les premières places.
Je dis ça avec un respect total pour tous les pilotes du SBK, qui se battent comme des animaux pour gagner, mais les spécifications de ces motos permettent généralement des courses plus disputées et des pilotes différents montent sur le podium semaine après semaine, ce qui est excellent pour les fans. En Superbike, le pilote peut encore faire la différence. Cela dit, les meilleurs pilotes, motos et teams sont ceux qui finissent toujours par se battre pour le titre et nous espérons être parmi eux! »
Suzuki, qui ne voulait plus développer la moto alignée par l’écurie belge, semble avoir revu un rien sa copie pour les anglais. Si elle ressemble à celle utilisée en 2011 dans le BSB, ce n’est qu’une apparence.
« La GSX-R 2012 sera à peu près la même mais seuls quelques composants seront transférés car toute la moto a été sérieusement mise à jour. Yoshimura travaille très dur sur le moteur et nous partageons beaucoup d’idées de développement ensemble, la suspension et les freins sont nouveaux, le package électronique Motec est mis à jour et tous les détails de la GSX-R sont soigneusement pris en considération. La Suzuki bénéficie d’un bon package, nous devons nous assurer que nos pilotes pourront l’utiliser à 100% de ses capacités en rendant, de notre côté, la GSX-R aussi bonne que possible ».
Et Paul Denning n’a pas non plus manqué de noter que les concurrents rapides seront en nombre dans un championnat plus relevé que jamais.
« Une liste sur laquelle je pourrais écrire le nom de ceux qui ne le seront pas serait plus facile à dresser! Il y a tellement de pilotes et d’équipes fortes que c’est à nous de maximiser notre potentiel et de faire de notre mieux, et non pas de deviner qui d’autre sera rapide car ils le sont tous! En tant que Crescent Suzuki, nous sommes les nouveaux en SBK et nous arrivons en étant calmes, nous devons respecter toutes les meilleures équipes et les pilotes et nous concentrer sur nos propres performances ».
Parmi les incertitudes qui ne pourront être levées qu’au cours de la saison, il y a celles qui pèsent sur les deux pilotes. Hopkins est blessé au doigt et Camier découvre la Suzuki.
« Je suppose que le doigt de John ne sera plus jamais parfait, mais il l’est assez pour la course moto! Il a traversé beaucoup d’épreuves l’année dernière – c’était une blessure mineure qui s’est transformée en un véritable cauchemar. Il vient juste de commencer un entraînement adéquat – après un mois horrible d’antibiotiques extrêmement forts – mais son niveau de condition physique de base est assez bon, il va rebondir rapidement. Je n’ai aucune inquiétude – je m’attends à ce que son niveau de forme physique s’améliore course après course – mais il lui sera difficile d’être à 100% pour Philip Island.
Quant à Leon, Il va s’adapter facilement. La moto lui convient bien, il aime la sensation du châssis de base et il connaît et fait confiance à l’équipe. Nous avons connu un test difficile à Portimao, mais au final, Léon n’était pas loin, il sera prêt à se battre, j’en suis sûr ».
Paul Dening a perdu Rizla Suzuki en MotoGP et c’est difficile de ne pas voir dans sa propulsion en WSBK, associée au déclassement d’Alstare, une sorte de compensation.
Il me revient alors à l’esprit une phrase de Francis Batta, le patron de la structure belge, parue sur gponne.com et qui disait ceci. « Même la façon utilisée pour mettre un terme à notre relation a été amère d’un point de vue humain. Ils m’ont donné un avis juste un jour avant de venir prendre l’ensemble du matériel de course. Ils m’ont dit qu’il allait être détruit, mais sur les caisses figurait une adresse en Grande-Bretagne ».