Furusawa : « Rossi sent la moindre modification et la télémétrie lui a toujours donné raison »
Rossi débute sa deuxième année de contrat chez Ducati et les résultats tangibles de sa collaboration avec Borgo Panigale se sont trouvés résumés ce week-end, par une dixième place, à 33 secondes du vainqueur, Jorge Lorenzo.
Son équipier, Nicky Hayden, a à peine fait mieux puisqu’il concluait la course en sixième position, à 28 secondes de la tête de la course.
Il n’en fallait pas plus pour raviver les commentaires de Livio Suppo, le directeur de la communication au HRC et ex Ducati, qui, un jour, avait estimé que son compatriote n’était pas le metteur au point qu’il prétendait être.
Grâce à Alex, un de nos lecteurs, nous sommes tombés sur un entretien que Solomoto avait eu, en juin 2011, avec Masao Furusawa, ingénieur chez Yamaha et jusqu’à la saison dernière, manager général de la marque d’Iwata, en MotoGP.
Avec le soutien du pilote italien, Furusawa a transformé Yamaha et sous sa direction, le constructeur japonais a remporté cinq titres en huit ans, quatre avec Rossi et un avec Lorenzo.
Par une seule anecdote, celui qui a travaillé avec l’Italien balaye d’un revers de la main la mise en doute des talents de metteur au point du nonuple champion du monde.
«Nous venions de trouver quelque chose de nouveau sur la moto, et un pilote très célèbre, après l’avoir essayée m'a dit que j'étais un génie. Que nous avions inventé quelque chose de vraiment bon. Lorsque nous avons regardé la télémétrie, il est apparu que ce pilote avait été plus lent qu’avec la moto dans sa configuration précédente. Ca, avec Rossi, ça n’arrive pas, il sent la moindre modification et les données de la télémétrie lui ont toujours donné raison ».
A l’époque, on lui avait également demandé s’il pensait que Valentino Rossi pourrait reproduire, sur la Desmosedici, ce qu’il avait réalisé sur la M1.
Et les déclarations du pilote italien, qui estimait, ce dimanche, que Ducati n’avait pas suivi ses indications et qu’en conséquence, sa GP12 était impossible à piloter, remettent, plus que jamais, les propos de l’ingénieur japonais au goût du jour.
«Je pense que Valentino va faire exactement ce qu'il a fait pour nous, même si j'espère que cela ne se produira pas. Par contre, si les ingénieurs de chez Ducati ne suivent pas les instructions de Rossi, ils risquent d’avoir quelques difficultés en plus ».
Mais ce n’est pas que les critiques émises à l’égard du talent de Rossi que Furusawa évacuent, il s’attaque également à celles évoquées à l’encontre de son talent de pilote.
« Il n'a pas de faiblesses, il est aussi bon en tant que pilote qu’en tant que communicateur. Je pense que Dieu a fait une erreur: il a tout donné à Valentino ».
Et puis, la fin de l’interview traduit à elle-seule le respect de toute une marque à l’égard de celui qui lui a rendu sa fierté vis-à-vis de sa grande concurrente de Tokyo.
« Valentino doit savoir que si son aventure avec Ducati devait ne pas fonctionner, et qu’il voulait revenir avec nous, nos portes lui seront toujours ouvertes ».