Randy de Puniet et Jules Cluzel : Le point avec Eric Mahé
Alors que Randy teste l'Aprilia CRT du team Aspar à Jerez et que Jules a fait le cinquième temps des tests de Phillip Island en Supersport, faisons le point avec leur manager commun Eric Mahé.
"Pour Jules, ça a bien démarré en Australie le premier jour, même s'il a eu un drapeau rouge dans son meilleur tour. Aujourd'hui il a amélioré un peu, il a fait de bons runs et des simulations de course. Les Pirelli sont des pneus qui sont conçus pour que leurs performances diminuent au fil des tours pour faire des courses plus disputées, et ça il m'a dit qu'il avait du mal à s'y faire. Donc le gros du boulot, avant le départ de la course, c'est ça. Il doit faire de longs runs avec des pneus usés.
D'autant plus qu'au niveau de la gestion des pneus usés, il y a plus l'électronique en Supersport qu'en Moto2.
"Oui, en Moto2 tu n'en as pas du tout, alors qu'en Supersport tu en as un petit peu. Après, quand tu as un pneu qui se dégrade, ils n'ont pas l'électronique adaptative, donc pour lui l'essentiel du travail va être là. Mais il est content. Il s'inquiétait un peu. Tu sais, lui c'est un mec un peu inquiet, même si ça ne se voit pas. Là il débarque dans un nouveau championnat et il s'en faisait un peu une montagne. Il s'est rassuré en étant tout le temps dans le top 5. Il faut qu'il continue de bosser avant la course et qu'il ne s'enflamme pas.
D'autant plus que se retrouver dans une équipe qui compte 7 pilotes, ça à du l'inquiéter un peu, je suppose ?
"Bof, ça c'est parce qu'ils ont changé le règlement et que maintenant il n'y a plus droit à deux motos par pilote, donc Buckmaster (ndlr : le patron du team PTR) a cherché à rentabiliser un peu les choses. Mais ça reste une équipe sérieuse. Des gens pas sérieux qui ont déjà quelques pilotes et qui en prennent plus, là tu es inquiet. Maintenant, des gens sérieux comme PTR, je ne pense pas que ça va créer des soucis. En plus aujourd'hui Jules est à 2 dixièmes de Lowes, qui est la superstar chez PTR. Normalement il devrait faire son nid tranquillement là-bas. Moi, ça ne m'inquiète pas.
Pour Randy à Jerez, comment ça se passe ?
"En performances pures, on est un peu déçus parce qu'au mois de décembre Randy avait fait 1'41.0 alors qu'hier il a tourné en 1'41.6 et cet après-midi (ndlr : interview réalisée mardi à 15h) il est en 1'41.3 avec les pneus durs, donc je suppose qu'en fin de journée il sera capable de faire 1'40.9 ou 1'41.0, c’est-à-dire ce qu'on avait fait au mois de décembre. Mais on pensait que la moto avait plus évolué que ça en termes de performance. Maintenant si tu veux il y a un truc qu'on ne maîtrise pas trop : en ce moment, Bridgestone se cherche un peu au niveau des pneus 2012, donc les pneus qu'on avait en décembre et ceux qu'on a maintenant, ce sont les mêmes, mais on a changé les références, tu connais… Faire un vrai comparatif sans tenir compte de la donnée pneumatique n'est pas évident.
"On s'attendait à rouler facilement en 1'41.0 le premier jour pour faire environ 1'40.3 le deuxième ou le troisième jour. Pour l'instant, là tout de suite, par rapport à ce qu'on pensait (peut-être qu'on s'est trompés) il manque entre 5 dixièmes et 1 seconde. Mais il reste encore demain, où on devrait faire à peu près 1'40.7.
Quand Randy a tourné avec l'Aprilia Superbike, il est normal qu'il soit allé vite avec une moto qui existait depuis longtemps, alors que la toute nouvelle CRT fait ses débuts.
"Oui, mais il n'y a pas de différences fondamentales, sauf l'adaptation aux Bridgestone qui constitue en bref à reporter un peu de poids sur l'arrière. Là aujourd'hui en performance brute ce n'est pas mieux. Mais la performance des pneus de décembre était-elle meilleure que celle de ceux qu'on utilise aujourd'hui ? Ce n'est pas évident…
"D'après Randy, il y avait un meilleur grip hier qu'aujourd'hui. Donc on va dire qu'entre hier et aujourd'hui on a avancé, mais on ne sait pas trop où on se situe en performances brutes."