Interview de Rossi à l'occasion du WROOOM 2012!
L’an dernier, le grand défi italien de Valentino Rossi avec Ducati a quasiment tourné au cauchemar. A Madonna di Campiglio, où le team italien lance cette semaine sa saison 2012, le pilote aux neuf titres mondiaux, 32 ans, s’est exprimé sur ses ambitions 2012.
Vous allez aborder votre deuxième saison avec Ducati. D’une année sur l’autre, votre approche est-elle différente ?
Valentino Rossi : C’est assez différent dans la mesure où l’année dernière, j’ai attaqué le championnat dans une mauvaise condition physique. Je sortais d’une opération, je n’étais pas en forme, le moral un peu en dents de scie, et j’ai souffert de l’épaule pendant un moment, pour ne me sentir bien au guidon qu’à partir de Barcelone. Là, je suis affûté, en forme, prêt à 100%. Pour le reste, l’atmosphère est très bonne au sein de l’équipe. Nos résultats ont été décevants l’an dernier, nous en sommes conscients, mais nous sommes optimistes.
Qu’attendez-vous de la nouvelle réglementation ?
Valentino Rossi : Je ne pense pas que la différence soit énorme entre les 800 et les nouvelles 1000 cc, notamment à cause des facteurs électronique et pneumatiques. Mais la 1000 cc est une moto plus puissante, plus fun, plus facile quelque part, et désavantagera vraisemblablement moins les grands gabarits.
Il faut être réalistes, nous ne serons pas au top d’entrée
Avec la première version de votre Ducati 2012, vous avez accusé un déficit de performance important aux essais de novembre, au point que beaucoup de choses vont changer sur cette machine pour la prochaine session de Sepang…
Valentino Rossi : Ce n’est jamais agréable de se retrouver à plus d’une seconde des meilleurs. Depuis, et pour être passé les voir, je sais que les gars ont beaucoup bossé à l’usine. La machine va beaucoup changer, j’ai hâte de rouler avec à Sepang. Il faut être réalistes, nous ne serons pas au top d’entrée, mais nous disposerons d’une base pour progresser étape par étape. L’an dernier nous avons changé de moto en cours de saison, exploré de nombreuses voies pour remédier à nos problèmes, tout en préparant 2012. Pas évident. Cette saison, ce sera plus simple.
Avec quel objectif sportif ?
Valentino Rossi : Pour être performant, il faut utiliser au mieux les pneumatiques Bridgestone, avec lesquels nous avons rencontré énormément de problèmes l’an dernier. Notamment pour les amener et les tenir à la température idéale. Les techniciens japonais ont écouté ce que nous avions à dire, nous travaillons de notre côté pour obtenir un bon équilibre, un meilleur train avant. L’idée, c’est de progressivement nous rapprocher des meilleurs, d’être à terme en mesure de viser la victoire. Je ne crois pas que ce soit possible dès la première course, car nous sommes encore un peu trop loin, ou alors il faudrait un miracle ! Je ne dis pas que nous ne nous battrons pas aux avant-postes cette année, mais il faut aussi être réaliste.
Qu’attendez-vous des teams inscrits sur la règlementation CRT ?
Valentino Rossi : Dans un monde idéal, tous les pilotes disposeraient d’une moto d’usine. Mais ce n’est pas le cas. Comme le MotoGP ne peut pas se contenter d’une douzaine de pilotes officiels, les CRT sont primordiales. Ce sera d’ailleurs une saison importante à ce sujet et j’espère que les écarts ne seront pas trop importants entre les deux types de motos. Tout comme j’espère que Yamaha et nous allons pouvoir revenir sur Honda pour animer le championnat.
2012 sera également une saison de réflexion quant à votre avenir. Pourrait-on vous revoir sur une japonaise si la saison n’était pas souriante avec Ducati ?
Valentino Rossi : Rouler de nouveau japonais, c’est improbable, mais on ne sait jamais dans la vie. Moi, j’ai un projet avec Ducati pour les amener au top, j’y tiens, l’ambiance est bonne, tout le monde est déterminé, et dans cette démarche une prolongation serait logique, mais nous n’y sommes pas et je ne veux pas me mettre de pression à ce sujet. Et puis beaucoup de pilotes vont arriver en fin de contrat.
Vous êtes toujours aussi motivé ?
Valentino Rossi : J’ai toujours aussi faim. Après, gagner une dizaine de courses par saison n’est plus possible. Pas à cause de Ducati, mais à cause de moi : une nouvelle génération de pilotes est arrivée, ils sont plus forts et la concurrence s’est densifiée. Mais je suis certain d’une chose : quand je pilote bien, sur de bonnes sensations, je suis toujours aussi rapide. Dans des conditions idéales, je suis toujours aussi compétitif.
Des envies sur quatre roues ?
Valentino Rossi : Quand j’arrêterai la moto, je me construirai un programme de six ou sept rallyes sur la saison. C’est une passion, et ce fut bien fun de battre à deux reprises Loeb au rallye de Monza ! J’ai aussi essayé la Mercedes de DTM, l’une des machines les plus fun que j’ai piloté. D’ailleurs, j’aimerais bien rouler sur le vieux Nürburgring…