Le Docteur Costa tire sa révérence
Le docteur Costa est une figure emblématique et indissociable du monde des courses sur circuit. Pourtant, l’Italien s’apprête à tirer sa révérence, lassé par un système laissant peu de place aux pilotes et marqué par la mort de son patient le plus intime, Marco Simoncelli.
Le Docteur Costa peut s’enorgueillir de plus de trente ans de présence sur les circuits mais aussi d’avoir permis à de nombreux pilotes d’avoir pu continuer à vivre leurs rêves.
Il s’est entretenu avec nos collègues de Racer GP se sont entretenus avec lui et il ressort de cet entretien une certaine nostalgie mais aussi un certain désarroi face à l’évolution du sport moteur et aux personnes qui l’entourent. “ La Clinique Mobile continuera son travail. Ce qui est difficile aujourd’hui, cependant, c’est de fabriquer des héros. Et sans eux, la clinique n’a plus besoin de moi. “
Pour le Docteur Costa, la science a pris le pas sur sa magie et c’est une évolution qu’il n’a plus envie de s’imposer. “Aujourd’hui, la science joue un rôle plus grand et mon travail devient limité. La science promet le salut, mais elle le paie avec les écarts, avec l’absence de course. Moi, j’étais le médecin qui remettait en selle, évidemment avec le feu vert de la Commission de sécurité, les pilotes qui, quoique blessé, voulait revenir immédiatement en course. Aujourd’hui, il y a moins de demande pour ma «magie» qui leur permettait d’aller au bout de leurs rêves.
Il n’y a plus de demande de fabrication de héros. La science s’est assise sur un trône qui fait disparaître les pilotes du monde de la course. Evidemment, à la Clinica Mobile, nous ne laissons pas courir les pilotes sans l’autorisation de la commission médicale. Mais maintenant, j’ai moins de demande et il n’y a plus besoin de moi. “
La clinica mobile ne disparaîtra pas mais on sent que la nostalgie qui habite le Docteur. « La clinica ne disparaîtra pas et moi non plus, simplement, nous travaillerons à rythme réduit et je n’aurai plus besoin d’y consacrer autant de temps qu’auparavant. Autour des pilotes, il y a plus de gens qui prennent des décisions et qui finissent par les faire disparaître du monde de la course ».
Enfin, cette décision est également due à la profonde tristesse causée par la disparition de Marco Simoncelli. “Et pas qu’un peu. Il était un de ceux dont je m’occupais à temps plein. Maintenant j’ai perdu ma source de travail, celle qui m’occupait à temps plein ».
Aujourd’hui, nous devons tous rendre hommage à cet homme clé de la sécurité des pilotes. Et en guise de conclusion, je vous laisse avec les quelques phrases superbement écrites, il y a de ça 5 ans, lors de la célébration des trente ans de la Clinica Mobile, par Dimeo Dino, journaliste à libération.
« Aujourd’hui, si chaque circuit doit comporter un centre médical, un membre de l’association Clinica Mobile y a également sa place, ne serait-ce que pour prendre rapidement les décisions qui s’imposent. Plus besoin donc que Barry Sheene se mette en travers de la route de l’ambulance suédoise qui transportait Philippe Coulon en 1977. Victime d’un arrêt cardiaque après une quadruple fracture ouverte du crâne, le pilote suisse fut finalement ranimé par Costa. Jeudi, il avait, lui aussi, revêtu son cuir pour fêter cet ange gardien ».