Johnny Rea : ''L'électronique en GP est l'inverse du SBK''
Grâce à sa récente expérience en MotoGP, après avoir disposé lors d'essais comme de courses de la Honda de Casey Stoner, Jonathan Rea est désormais à même de comparer les systèmes électroniques utilisés en Grands Prix et en championnat du monde Superbike.
Petit préambule avant de commencer : quels sont les systèmes utilisés ? En MotoGP, l'électronique ne provient pas d'un sous-traitant (Magnetti Marelli, MoTec, etc). Pour la RC213V, elle est entièrement développée en interne par les techniciens de Honda. Sa conception est destinée à un V4 prototype de 157 kg (160 en 2013) qui roule en Bridgestone. En Superbike, Ten Kate développe sa propre électronique, le boîtier Pectel MQ12 Engine Controller avec Cosworth Electronics, pour un 4 cylindres en ligne dérivé de la série, de 165 kg chaussée par Pirelli.
"L'utilisation de l'anti-patinage est complètement différent, explique Rea. Dans une course de championnat du monde Superbike, je renforce le contrôle de traction pendant l'épreuve, afin que l'action de l'électronique soit augmentée. Le but est de donner le maximum d'adhérence au pneu arrière en fin de course.
"En Grands Prix, c'est le contraire. Il faut diminuer l'anti-patinage en fin de course et laisser le pneu patiner plus. Si vous utilisez trop d'électronique dans les derniers tours, le moteur manque alors de puissance et ralentit trop la moto.
"Mais trouver l'équilibre n'est pas facile. Par exemple dimanche dernier en Aragon, à la mi-course j'ai retiré trop d'anti-patinage et je me suis mis à glisser dans tous les sens. Donc j'ai remis du contrôle de traction. Ça glissait moins… mais je n'allais pas plus vite ! J'ai tout retiré et j'ai terminé en patinant. C'était exactement l'opposé du Superbike et j'avais du mal à faire rentrer ça dans ma tête."
Johnny en arrivait à la conclusion suivante : "L'électronique a moins d'importance en Superbike, et le pilote en a plus. La preuve est que je peux être compétitif en Superbike. En MotoGP, le moteur est très puissant et il faut beaucoup d'électronique pour finir la course avec de l'adhérence au pneu arrière. Il est certain que si je renouvelle cette expérience, je passerai beaucoup plus de temps à rouler lors des essais en pneus usagés et à essayer de mieux comprendre comme fonctionne l'électronique.
"En Superbike, je sens une connexion beaucoup plus directe qu'en Grand Prix entre la poignée de gaz et le pneu arrière à l'accélération en sortie de courbe."