Le débat est éternel et restera sans autre solution que notre vigilance. Avec le temps, j'ai compris que je ne changerai pas le comportement des conducteurs (toutes catégories confondues, y compris les piétons aux commandes de leurs chaussures !) croisant ma route. Néanmoins, je suis comme tout le monde, je révise quotidiennement l'étendue de mon vocabulaire hostile
Pourtant, l'expérience m'a offert une certaine dose de sérénité, celle qui me permet aujourd'hui de moins râler au profit du plaisir de piloter une moto. Comment y parvenir ? Assez simplement tout compte fait, dés lors que l'on part du principe qu'aucun relâchement n'est envisageable et que cela fait partie intégrante de la pratique à long terme de notre passion (30 ans dans mon cas).
D'abord, au début de ma vie de motard, il m'a fallu comprendre qu'après avoir subi deux accidents non responsables provoqués par des automobilistes, abrutis et de mauvaise foi (merci aux témoins qui ont corroboré mes dires !), je ne vivrais pas bien vieux si je me fiais au comportement prétendu responsable de mes congénères.
Depuis, et même s'il est certain que je ne suis à l'abri de rien, j'ai intégré au quotidien un mode radar qui essaie de couvrir au maximum l'étendue des risques inhérents à notre pratique. Il paraît que je roule plutôt vite (trop), donc la lenteur n'est pas la raison ni l'objet de ma prudence, mais quand j'accepte de perdre la vie parce que j'ai raté un virage des fins fonds de l'Ardèche abordé avec trop d'optisme, je refuse en revanche l'idée de mourir connement à cause d'un blaireau qui grille un feu, un stop ou change de file sans clignotant, etc.
En conclusion, dénonçons sans relâche l'inconscience de ceux qui jouent avec notre santé mais n'oublions jamais de ne compter finalement que sur notre extrême concentration. A priori, les cons le resteront, se reproduiront et il faudra faire avec.
Nous avons choisi un mode de déplacement magique qui nous prend aux tripes mais nous rend aussi terriblement vulnérables... Faisons en sorte de tous devenir de vieux motards et motardes heureux!!!
Laurent.