Bonjour à tous!
Récent acquéreur d'une Street R 2013, j'ai profité de mon premier jour de vacances, ainsi que d'un temps idéal, pour me faire un petit plaisir en allant essayer une moto qui m'avait toujours intrigué, le Ducati Diavel. Je pars donc de Lausanne pour me rendre chez Bourguet moto à Neyruz, dans le canton de Fribourg. Au passage, pour les vaudois, je recommande chaleureusement ce garage: accueil parfait, commercial très sympa et passionné, très disponible pour parler, écouter et conseiller, et qui ne pousse pas à l'achat à tout prix. Ca change de FMC à Lausanne... Bref, je me pointe à l'improviste, joue le curieux, et le gars me dit qu'ils ont une Diavel Strada qu'ils font volontiers essayer... Ah bon? Et là tout de suite, c'est possible??
Ni une ni deux, la moto est sortie, le monsieur m'explique le fonctionnement des commodos et des 3 modes de conduite, le démarrage sans clé, et lâche le fauve... Réaction classique, mais inévitable: quel barouf!! Je roulais il n'y a pas si longtemps que ça en SV 650s avec un pot carbone Scorpion déchicané, et pourtant là, c'est carrément autre chose... D'autant que la moto est stock, donc avec le pot d'origine. Bref, j'enfile l'équipement, et me lance en mode Touring, avec les 162 chevaux, mais une réponse moins directe de l'accélérateur. Malgré mon mètre 67 et mes 58 kilos, je touche à plat des deux côtés et relève le monstre sans aucun mal: bon point, et une appréhension de levée. Le modèle mis à ma disposition est le Strada, avec les valises et un guidon plus haut et près du païlote. La position est droite, très agréable, pas fatigante pour un sou, d'autant que la selle de ce modèle est bien rembourrée et très confortable. Première, tout se passe bien, la moto est étonnamment agile, tout est facile à doser, je me lance.
Et là, premier problème: mais où est ce put*** de sélecteur?!?! Ah ouais, là-bas, devant! Je mets 100m à réussir à passer la seconde... D'ailleurs, je ne crois pas avoir utilisé le frein arrière une seule fois durant l'essai! D'autant que je portais des bottes racing bien rigides, donc pas facile d'enchaîner les rapports au début. Evidemment, ça vient en roulant... Je profite donc du bruit très (trop??) envahissant du moteur pour rouler pépère, prendre quelques ronds-points. L'agilité est étonnante: le gros pneu de 240 taillé en V autorise des prises d'angle faciles et permet de se faufiler dans la circulation avec aisance. Pas autant qu'avec la Street évidemment, mais facilement quand même.
Un point à noter: typique des Ducati, le moteur cogne fort en dessous de 2'000tr/min, et je dois beaucoup plus jouer du sélecteur qu'avec la Triumph, donc la souplesse ne cessera jamais de m'abasourdir. Aussi, l'italienne chauffe énormément, vibre, cogne, la sélection est dure, mes tympans saignent... La ville, quoi qu'on en dise, n'est pas vraiment son rayon, malgré une grande agilité et un centre de gravité bas.
Direction donc la route, les virages, tout ça. Ne connaissant absolument pas les routes du canton de Fribourg, je mets 4 petites minutes à me paumer, mais trouve au hasard des coins sympas, peu fréquentés et tournants, le terrain de jeu idéal de la bête! Ca tourne bien, c'est stable, ça freine bien (bien que le mordant des Brembo monobloc ne soit pas au niveau de celui de la Street R), et je prends mon pied à relancer ce moulin du tonnerre de Brest! Mais quelle santé!!! Passé le creux en bas, la poussée est ahurissante, me colle contre le rebord de la selle et m'oblige bien vite à lâcher les gaz... Pas vraiment le temps de lire le compte-tours, d'ailleurs pas bien pratique, que les vitesses atteintes dépassent allègrement celles prescrites par notre bonne confédération. Ah oui, et mes tympans souffrent de plus en plus...
Retour sur une route un peu plus roulante, 3 voitures à dépasser? En 4ème, rotation de la poignée droite, passage en hyperespace, les étoiles défilent, 3 BAR avalées en 1 seconde, mais QUOI?? Déjà 170km/h au compteur??? Pas bien raisonnable tout ça...
Bref, je me repaume, finis par emprunter des chemins plus-que-paumés, des routes pavées (tiens, ça existe encore ça???), m'arrête sur la place d'un village, réveille tout le monde, demande à mon ami Google Maps la route, et ramène la bête à bon port, non sans en vouloir encore.
Bilan:
-C'est une moto d'homme!!
-Tout y est plus intense que sur la Street: + de tout, partout, de bruit, de vibrations, de sensations, de puissance, de freinage, de poids, de désagréments, etc. La liste est longue!
-Vous l'avez déjà compris, cette moto m'a enthousiasmé comme aucune autre auparavant. Mais quid du quotidien? Je roule presque tous les jours, par tous les temps, utilitaire ou plaisir, et pour ça la Street est ultime, la moto parfaite. Sa perfection peut aussi être un défaut... Je l'aimerais plus sauvage parfois, et recevoir un plus gros coup de pied au cul en reprise.
Le concess me fait remarquer au retour qu'en configuration d'origine, le Diavel est "étouffé de partout" et qu'en mettant un pot adaptable et la carto qui va bien, tout devient plus intense... Ah bon, t'es sûr?!?! Je n'ai même pas osé enclencher le mode sport, alors qu'est-ce que ça doit être!
Je note aussi quelques détails:
-Les rétros: tiens, on voit les gens derrière, et pas mes coudes! Et en plus, ils sont beaux, pas du Rizoma, mais beaux quand même. Monsieur Triumph, si tu pouvais y jeter un coup d'oeil et t'en inspirer...
-Détail pratique: les 2 écrans sont très complets, mais pas très lisibles: le compte-tours digital est nul, alors que l'écran couleur est assez bas (et encore, j'imagine mal avec des pilotes plus grands que moi...) et illisible au soleil. Pas de jauge à essence, oui je sais, les trips c'est suffisant, mais quand même, avec toute cette électronique, ça n'aurait pas été trop compliqué à installer.
-Finition au top, rien à dire!
-Clignos difficiles à actionner, pas vraiment de clic.
Bref, après une discussion intéressante avec mon hôte, j'enfourche ma Street pour rentrer... Tiens, ça vibre pas, c'est souple, les vitesses passent toutes seules, la boîte est facile, la position est plus sur l'avant, etc. Je profite du beau temps pour passer par de sublimes routes du canton de Fribourg, lac de Gruyères, Romont, Oron, et me rappelle pourquoi j'ai acheté la Street: elle sait tout faire, à la perfection. Peut-être m'en lasserai-je un jour, mais en attendant, elle convient parfaitement à mes besoins et m'enthousiasme chaque jour un peu plus. Même si le Diavel va rester dans un coin de ma tête et, qui sait, au détour d'une bonne occasion d'ici un an, pourquoi pas franchir le pas et passer du côté obscur de la force??
![[yeah2]](http://www.streetriple.fr/Smileys/default/04410.gif "Yeah")
PS: photo pourrie d'iPhone de la bête:
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